Mais pourquoi y a-t-il une base militaire à Florennes ?

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Musée Spitfire 5

« Durant la 2ième Guerre mondiale, les Allemands, constatant une faille dans le système de défense aérienne entre les aérodromes de Saint-Trond et de Laon-Athies, décident de construire cette base militaire. Le musée du Spitfire, abrité dans la base, nous plonge dans le monde fascinant des avions de guerre, de 1940 à nos jours. »

Rencontre avec notre « Maverick » florennois Cédric Kamensky, Colonel Aviateur et Chef de Corps du 2ième Wing Tactique, traitant avec panache du secteur de l’aviation militaire.

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Musée Spitfire 2

De l’occupation allemande à la libération américaine

Construite pour raison stratégique par l’armée allemande en 1942, la base aérienne de Florennes sera utilisée par la Luftwaffe (armée de l’air allemande) jusqu’à fin août 1944. Elle portera le nom de Flugplatz 401 et abritera des engins aériens qui entraîneront de lourdes pertes dans les rangs alliés : Messerschmitt Bf110, Junker Ju88, Focke-Wulf Fw190, etc. Après l’avancée des troupes alliées en Europe en 1944, les forces allemandes sont contraintes d’abandonner les installations de Florennes. Avant de quitter la base, les Allemands détruiront la majorité de l’infrastructure. La tour carrée et quelques hangars résisteront au dynamitage. Bien que modifiée au fil des années, la tour est d’ailleurs toujours opérationnelle à ce jour.

Le 11 septembre 1944, la base aérienne sera reprise par l’armée américaine. Plusieurs unités volantes américaines s’y installeront jusqu’en septembre 1945 et y mèneront des opérations. Après la fin des combats, l’Aéronautique Militaire Belge en prend possession en 1947 avec comme 1er Chef de Corps le Colonel Aviateur Raymond Lallemant. D’énormes travaux débuteront de 1950 jusqu’en 1957 afin de rendre cette infrastructure conforme aux impératifs d’un aérodrome moderne. En 1984, des Euromissiles américains y prendront place faisant suite à la décision de l’OTAN. En 1987, le traité prévoit la suppression complète de ces missiles et les forces américaines quittent la base en 1989.

Par la suite, la Belgique se rééquipera d’avions opérationnels : les chasseurs Spitfire, ensuite remplacés par le F-84E Thunderjet en 1951, le F-84F Thunderstreak en 1955, le Mirage V en 1971 et enfin le F-16 Fighting Falcon en 1988. « Des travaux ont commencé pour accueillir 2 futurs complexes : 1 unité pour les MQ-9B (avions pilotés à distance) et 1 unité pour les F-35 (en remplacement des F-16). Pour les MQ-9B, l’infrastructure serait opérationnelle début 2024 avec réception des premiers appareils en septembre. Le chantier est beaucoup plus vaste pour les F-35 ! On espère recevoir les premiers avions en mai 2025… »

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L’armée de l’air, une vocation ?

Le 2ième Wing Tactique a pour mission d’entraîner nos pilotes de chasse afin qu’ils soient en mesure d’effectuer avec rigueur et professionnalisme toutes les missions qui pourraient leur être assignées. Une mission opérationnelle de NATO Air Policing est également assurée 24/7 en partenariat avec nos voisins hollandais avec deux avions F-16’s en alerte, prêts à décoller en 15 minutes pour intercepter un appareil non identifié ou en détresse.

« On fait un métier hors du commun avec pas mal de responsabilités, mais également avec beaucoup de reconnaissance. Durant ma carrière, je suis allé dans les Balkans, en Afghanistan, ou encore en Irak pour soutenir les troupes au sol… Dans ces cas-là, nous sommes confrontés à la dure réalité d’un conflit armé… Dompter une machine incroyable et puissante, appréhender le risque, réaliser la mission avec précision, servir la nation : autant de motivations qui m’ont poussé à embrasser la carrière d’aviateur militaire. »

« Vous savez, on ne s’improvise pas pilote de chasse… Il s’agit d’une formation exigeante où la motivation joue un rôle primordial. Outre une très bonne condition physique et mentale, un bon pilote se doit de disposer de compétences de pilotage avancées, de bonnes capacités cognitives, de réflexes rapides, d’un esprit d’équipe et d’une bonne communication. Mais la qualité majeure est de savoir diviser son attention : de voler « droit » tout en comprenant rapidement le scénario autour de nous et en respectant les procédures exigées par la mission. »


Musée Spitfire 1

Sur l’année, la base aérienne de Florennes organise quelques journées d’immersion afin de découvrir les différents métiers gravitant autour de l’armée de l’air : pilote, contrôleur, météorologue, électronicien, armurier, mécanicien, pompiers, etc. « On espère ainsi attirer de jeunes recrues et susciter des vocations car on manque cruellement de personnel surtout depuis les nombreux départs en pension… Pour vous donner un ordre d’idée, nous sommes à 1150 personnes sur la base pour seulement 35 pilotes ! Il y a donc des métiers pour tous les profils de candidats. »

Un saut dans l’univers aéronautique au musée du Spitfire

La base de Florennes, siège du 2ième Wing Tactique de la Composante Aérienne Belge, abrite un magnifique musée dédié à l’aviation dont la pièce maîtresse est un Spitfire Mk XIV. L’asbl Musée Spitfire retrace l’histoire de la base aérienne de Florennes, depuis sa création par les Allemands en 1942, jusqu’à nos jours. En outre, le musée préserve la mémoire du personnel, des avions et du patrimoine matériel ayant œuvré au sein du 2e Wing Tactique. Le Mémorial Lallemant expose un exemplaire du mythique Spitfire MK XIV ayant volé au 2ième Wing à ses débuts. Il est également dédié à la mémoire du Colonel Aviateur Raymond Lallemant DFC & Bar – le premier Chef de Corps du Wing – et du Capitaine Aviateur Jean Offenberg DFC, deux figures héroïques de notre aviation militaire. Possibilité de chausser des lunettes de réalité virtuelle pour vivre les sensations inédites d’un pilote de F-16 sans aucun risque ;-)

Le hall abrite le reste de la collection d’aéronefs, depuis la 2ième Guerre mondiale jusqu’au F-16 : le F-84E Thunderjet, premier avion à réaction de la base, le F-84F Thunderstreak, premier avion supersonique de la Force Aérienne, le Mirage 5 BR dans sa version de reconnaissance tactique et le F-16 Fighting Falcon toujours opérationnel. Un Fouga Magister, un Tiger-Moth et un drone B-Hunter complètent la collection. En pratique, et pour la visite, des panneaux didactiques, une vidéo via QR code et une borne interactive sont disponibles. « Le petit plus : un cockpit F-16 permet à chaque visiteur de s'asseoir quelques instants dans le mythique chasseur, et de se prendre, le temps d’un instant, pour Tom Cruise dans les emblématiques films Top Gun et Top Gun 2 : Maverick ;-) »

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Musée Spitfire 3

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